Les énergies à faible potentiel en Nouvelle-Calédonie
Parmi les évolutions technologiques et solutions énergétiques développées dans le monde, certaines ont été étudiées par Enercal pour la Nouvelle-Calédonie mais présentent peu de potentiel.
Les énergies marines renouvelables (hors éolien en mer)
Les énergies marines renouvelables (EMR) comprennent l’ensemble des technologies permettant de produire de l’électricité à partir de différentes ressources disponibles en mer :
- l’énergie des courants : les hydroliennes ;
- l’énergie des marées : l’énergie marémotrice ;
- l’énergie du mouvement des vagues (la houle) : le houlomoteur ;
- l’énergie thermique des mers : la différence de température entre les eaux de surface chaudes et les eaux froides en profondeur ;
- l’énergie osmotique : la différence de salinité entre l’eau douce et l’eau de mer.
Les avantages
- Faible émission de gaz à effet de serre.
- Impact visuel moindre par rapport à l’éolien en mer.
Les inconvénients :
- Fonctionnement intermittent.
- Technologies encore immatures pour la plupart.
- Coûts importants de l’investissement initial à l’entretien, pour des installations difficiles d’accès en pleine mer.
- Impact sur la faune marine.
Les points bloquants en Nouvelle-Calédonie
Le principal frein est le gisement. Pour l’énergie marémotrice, le marnage (différence de hauteur d’eau entre les niveaux de pleine et basse mer) en Nouvelle-Calédonie n’est pas assez important.
De même, les courants marins ne sont pas assez puissants dans les zones proches des côtes pour permettre le fonctionnement d’hydroliennes. Il y pourrait y avoir un potentiel pour les centrales houlomotrices, mais cette technologie, comme la plupart des EMR, n’est pas encore mature.
L’incinération de déchets
Comment ça fonctionne ?
L’incinération de déchets permet de produire deux types d’énergies :
- de la chaleur : de l’eau, chauffée par la combustion des déchets, suffit. Il faut lui trouver ensuite une utilisation dans les environs de l’usine.
- de l’électricité : la chaleur issue de l’incinération est convertie en vapeur. Cette vapeur est ensuite dirigée vers une turbine qui entraîne un générateur électrique.
Les avantages :
- Réduction des déchets à enfouir.
- Technologie mature.
- Bon rendement pour la production de chaleur.
Les inconvénients :
- Émission de gaz à effet de serre par l’incinération.
- Faible rendement pour la production d’électricité.
Les points bloquants en Nouvelle-Calédonie
Cette technologie permet de produire essentiellement de la chaleur (70 à 80 % de chaleur récupérée après incinération contre 20 à 25 % de rendement énergétique pour la production d’électricité).
Elle doit donc être intégrée à un usage industriel de l’énergie thermique, ce qui n’est pas simple à mettre en œuvre en Nouvelle Calédonie.
La géothermie
Il s’agit de l’énergie stockée sous forme de chaleur dans les nappes d’eau du sous-sol terrestre. Elle peut être valorisée en énergie électrique ou énergie thermique.
Comment ça fonctionne ?
Cette énergie peut être exploitée de deux manières, soit :
- via des sources hydrothermales de surface ;
- en forant. En effet, plus un forage est profond, plus la température exploitée sera chaude. La géothermie profonde (1500-5000 m) à haute température (100-200 °C) permet alors de produire de l’électricité ou de chauffer des réseaux de chaleur. La géothermie à basse profondeur (150-1500 m) et température (15-100 °C) est préférée pour installer des pompes à chaleur, pour de la climatisation ou du chauffage urbain.
Les avantages
- Faible émission de gaz à effet de serre.
- Disponible de façon constante.
Les inconvénients
- Coûts d’installation élevés.
Les points bloquants en Nouvelle-Calédonie
Un potentiel géothermique a été identifié dans certaines zones de la Nouvelle-Calédonie comme la Crouen à Canala mais des études sont encore en cours concernant une éventuelle valorisation énergétique.
Toutefois, le potentiel local est limité en taille, et les coûts restent actuellement élevés par rapport aux alternatives renouvelables telles que le photovoltaïque ou l’hydraulique.