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La transition énergétique et le développement du renouvelable n’exclut pas les moyens thermiques qui sont indispensables à la continuité de l’alimentation électrique, partout, à chaque instant.

Qu’est-ce que le thermique décarboné ?

Décarboner la production thermique vise à réduire l’impact carbone des moyens thermiques de production. Les moyens actuels sont alimentés par du pétrole ou du charbon. Il s’agit donc d’essayer de trouver un combustible à l’impact carbone beaucoup plus faible (gaz, hydrogène, biocarburant, etc.).

Pourquoi faut-il conserver un peu de thermique dans le mix énergétique ?

Les énergies renouvelables (EnR), telles que le solaire ou l’éolien, sont des moyens de production dits intermittents : leur production dépend de la présence effective de soleil ou de vent.

Production solaire

La production des installations photovoltaïques varie en fonction du passage des nuages. Avec une couverture nuageuse dense, la production peut baisser de 90 % et il n’y a pas de production la nuit.

Production éolienne

La production éolienne est très variable en fonction du vent, le jour comme la nuit, avec de très grosses variations d’une heure à l’autre.

Le mix énergétique doit pouvoir garantir à tout moment l’équilibre entre l’offre et la demande en électricité.

Pour compenser les variations de la production des énergies renouvelables et garantir une livraison d’électricité aux consommateurs à chaque instant, le gestionnaire du système électrique doit pouvoir compter sur :

Des moyens de production garantis et pilotables, tels que les moyens thermiques

Des moyens de stockage (batteries, STEP).

La part optimum de moyens renouvelables, thermiques et de stockage se calcule sur la base d’un optimum technico-économique :

  • Sur un système électrique insulaire classique (sans consommateur électro-intensif type industrie métallurgique), l’optimum technico-économique se situe aux alentours de 70 à 80 % d’EnR et de 20 à 30 % d’énergies thermiques. C’est le mix visé sur les Iles Loyauté et à l’île des Pins.
  • Sur un système électrique insulaire avec présence de consommateurs électro-intensifs comme la métallurgie du Nickel, l’optimum technico-économique se situe aux alentours de 40 à 50 % d’EnR et de 50 à 60 % d’énergies thermiques. C’est le mix visé sur la Grande Terre.

Quelles sont les solutions pour décarboner le thermique en Nouvelle-Calédonie ?

Dans le cadre de la préparation de sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a missionné la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour réaliser, en étroite collaboration avec Enercal, une étude prospective dans le cadre du Schéma révisé pour la transition énergétique de la Nouvelle Calédonie (STENC 2.0), voté par le Congrès en août 2023.

Dans ce contexte, la CRE va proposer un mix de production associé au développement des EnR, avec la mise en place de moyens de stockage, de type STEP et batteries, ainsi que l’adaptation ou la construction de moyens de production thermique avec un combustible à faible impact carbone.

Quels sont les moyens thermiques décarbonés possibles ?

La solution réside dans des centrales à moteur permettant l’usage de combustibles à faible impact carbone comme :

Le gaz naturel liquéfié (GNL)

Le GNL est composé principalement de méthane refroidi à des températures très basses (-162°C) pour le rendre liquide et plus facilement transportable. C’est une solution intermédiaire pour la transition énergétique, bien qu’il reste une source d’énergie fossile.

Le gaz de pétrole liquéfié (GPL)

Le GPL est un mélange de butane et de propane, sous forme liquide. Ce gaz est apprécié pour son efficacité énergétique et son stockage relativement simple dans des réservoirs pressurisés.

Un mélange de gaz et d’hydrogène

Ce mélange combine un gaz fossile (comme le méthane) avec de l’hydrogène, réduisant les émissions de CO₂ lors de la combustion.

Les biocarburants

Les biocarburants sont produits à partir de biomasse, comme les huiles végétales, les résidus agricoles ou les déchets organiques.

Ces combustibles peuvent être utilisés en convertissant la centrale à charbon de Prony Énergies.

Dans le cadre du projet « 100 % renouvelable à l’île des Pins » mené par Enercal, plusieurs pistes d’utilisation de biocarburants sont à l’étude (huile de coprah, biocarburant importé) pour la production de la centrale thermique existante qui deviendra, d’ici à 2025, un moyen de production d’appoint.

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